Saint-Nazaire : une cagnotte en ligne pour faire tenir la sandwicherie “Chez Pascal et Marie”

Le petit commerce de l’avenue de la République se bat pour sa survie et a besoin d'un petit coup de pouce.

Ils sont arrivés à Saint-Nazaire en août 2017, après une reconversion professionnelle, pour ouvrir la sandwicherie de centre-ville « Chez Pascal et Marie », au 8 avenue de la République. On y trouve son sandwich du midi, sa salade, la viennoiserie du quatre heure des enfants, toujours avec un sourire derrière le comptoir. Mais très vite pourtant, la réalité a rattrapé Pascal et Marie Gautreau, avec des difficultés qui se sont accumulées, dès leur arrivée.

Depuis 9 ans à Saint-Nazaire

 Fin 2017, les travaux de l’ancien hôtel d’Anjou débutent juste à côté de la sandwicherie, puis des grilles condamnent le trottoir de leur côté de l'avenue. Pour un commerce de bouche qui vit beaucoup de l’achat impulsif, le choc est rude. « La sandwicherie, les viennoiseries, c’est une envie quand on passe devant la vitrine » rappelle Pascal. Pendant deux ans, les travaux freinent la clientèle, amputent le chiffre d’affaires et obligent le couple à s’accrocher. Quand enfin, en novembre 2019, tout semble revenir à la normale, ils ne savent pas encore qu’une nouvelle épreuve les attend au tournant.

Le confinement à Saint-Nazaire

Mars 2020, la France se confine. La sandwicherie est classée parmi les commerces essentiels car elle vend du pain, mais les clients, eux, ne sortent plus. « La majorité de notre chiffre, c’est la sandwicherie, pas la vente de pain » insistent Pascal et Marie. Les bureaux du quartier se vident, les habitudes de pause déjeuner s’effondrent, et le couple estime perdre 75 % de son chiffre d’affaires. Les rares ouvertures se calent alors sur les horaires de La Poste, histoire de croiser quelques habitués, mais sur une année, ce sont l’équivalent de quatre mois de chiffre d’affaires qui s’envolent. Et même après la reprise, l’effet télétravail continue de se faire sentir. Une partie de la clientèle de bureau ne revient pas, ou plus aussi souvent. Chaque jour, il faut composer avec ce flux irrégulier, et garder le cap.

Les difficultés s'enchaînent

Comme si cela ne suffisait pas, d’autres coups durs viennent alourdir la note. En septembre 2023, la facture d’énergie double. Cuisson du pain, chambres froides, tout coûte plus cher, pendant que le prix du beurre et du cacao s’envole. « On n’a pas voulu faire le choix de baisser en qualité, ni d’augmenter trop nos prix » explique le couple de commerçant. En mai 2023, « Chez Pascal et Marie » entre en redressement judiciaire, puis suit un plan de continuité. Un seul salaire sur deux est désormais versé, aucun découvert n’est autorisé, et l’angoisse grandit à chaque bruit suspect d’une machine, de peur de ne pas pouvoir la faire réparer. Ce sont leurs enfants qui finissent par tirer la sonnette d’alarme, les poussant à penser à leur santé, et à demander de l’aide. La cagnotte en ligne, lancée sur Leetchi, n’a pas vocation à financer des rêves démesurés. Elle doit permettre de retrouver un peu de trésorerie, de continuer à accueillir les clients encore quelques mois et, surtout, de tenir assez longtemps pour trouver un repreneur. Pascal et Marie le disent sans détour, ils préfèrent vendre leur commerce plutôt que voir une vitrine de plus se vider sur l’avenue de la République. Chaque participation, même modeste, peut les aider à franchir ce dernier virage.